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 le comte de Valachie

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VampireGirl
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MessageSujet: le comte de Valachie   le comte de Valachie Icon_minitimeDim 30 Sep - 15:43

[size=9]
[size=16]Vlad Tepes (L'empaleur) appartenait à la dynastie régnante de Valachie, les Basarab, qui tiraient leur origine du fondateur de l'Etat, Basarab Ier (vers 1316-1352). Le pays - que les sources nationales désignent toujours sous le nom de "Tara Româneascà" (le pays roumain ou pays des Roumains) - était délimité par les Carpates méridionales, le Bas-Danube et la mer Noire. Son premier centre politique -Curtea de Arges- se trouvait dans la région des collines subcarpatiques d'où le nom de Muntenia (le pays de la montagne) que lui donnent les sources étrangères principalement polonaises, russes et moldaves.

La Valachie fut la première formation étatique médiévale roumaine, devançant de quelques décennies la Moldavie, sa voisine du nord-est. Cette dernière n'apparaît sur la carte politique de l'Europe du sud-est qu'au milieu du XIVème siècle, comme marche hongroise face aux Tatars de la Horde d'Or. Dans la seconde moitié du siècle, la Moldavie atteint ses frontières naturelles, la Mer Noire, le Dnestr, le Bas-Danube et les Carpates orientales. Elle était ainsi la voisine directe de la Lituanie, ce qui explique son entrée dans la sphère politique polono-lituanienne après l'union de Krevo en 1386.

La troisième province importante de la Roumanie actuelle -La Transylvanie- faisait partie, au Moyen Age, du royaume de Hongrie. Les rois arpadiens avaient colonisé là près des frontières avec la future Valachie une population d'origine allemande connue sous le nom de Sasi (Saxons), bien que ces colons fussent essentiellement originaires de Flandre, du Luxembourg et de la vallée de la Moselle. Les Saxons de Transylvanie avaient l'obligation de monter la garde sur les Carpates méridionales en échange de privilèges importants qui firent la fortune de leurs villes, notamment de Brasov (Kronstadt) et de Sibiu (Hermannstadt). Dans le courant des XIVe siècles, ces deux villes constituèrent des véritables plaques tournantes pour le commerce de la Hongrie et de l'Europe centrale avec le Levant, en passant, bien évidemment, par la Valachie voisine.

Tout comme la Valachie et la Moldavie, la Transylvanie avait à sa tête un voïvode. Mais là s'arrêtait la ressemblance car le voïvode de Transylvanie était un fonctionnaire nommé par le roi de Hongrie, tandis que ses homonymes valaque et moldave étaient les chefs suprêmes du pays, issus de la dynastie régnante.

L'absence d'une règle stricte régissant la succession des princes au trône avait eu des conséquences désastreuses pour la stabilité politique des pays roumains. Sommairement le système était caractérisé d'héréditaire électif : on élisait les princes toujours dans la famille régnante (les Basarab en Valachie), mais tous les membres -bâtards inclus- étaient susceptibles d'accéder au trône, d'où des luttes intestines incessantes entre les différents partis et les prétendants qu'ils soutenaient.

A ces difficultés internes s'ajoutaient la rivalité et la confrontation, dans l'espace carpato-danubien, de deux États très différents, mais possédant en commun la conscience d'une mission de guerre sainte, l'un au nom de la Croix : la Hongrie, l'autre au nom du Croissant : l'Empire ottoman. Dans ces conditions, la Valachie subit, tout au long du XVème siècle, le sort peu enviable de théâtre des guerres turco-hongroises.

La Valachie était liée à chacun de ces deux Etats par des liens d'une nature très particulière : en tant que vassaux des rois de Hongrie, les princes valaques détenaient de ceux-ci en fief deux régions dans le sud de la Transylvanie, à savoir l'Amlas et le Fàgàras, habitées en majorité par des Roumains. Quant à l'Empire byzantin, de la Bulgarie et de la Serbie, le voisin méridional de la Valachie sur tout le cours du Danube inférieur, depuis les portes de Fer jusqu'à la Mer Noire, soit environ un millier de kilomètres, détenant militairement quelques points stratégiques sur la rive gauche du fleuve (Giurgiu et Turnu), les Turcs essayaient, à l'aide des troupes irrégulières des Azaps et des Akîngs, de dominer le pays et d'obtenir ainsi le libre accès à la Transylvanie méridionale où ils allaient piller les riches villes et villages saxons.

Le moyen privilégié que Turcs et Hongrois employèrent pour dominer le pays fut l'installation que Turcs et Hongrois employèrent pour dominer le pays fut l'installation de princes fidèles à Târgoviste, la capitale de la principauté de Valachie. Pour ce faire, ils n'hésitaient pas à envoyer des corps expéditionnaires afin de chasser le prince régnant et le remplacer par le candidat de leur choix. Si l'attaque réussissait, l'ancien prince était décapité et le nouveau se déclarait voïévode à son tour. Dans le cas où l'ancien prince ne tombait pas prisonnier lors de l'attaque, il se réfugiait chez ses protecteurs turcs ou hongrois d'où il préparait sa revanche.

Vlad Tepes et, avant lui son père Vlad II Dracul (le diable) en sont des exemples suggestifs. Envoyé en otage à la Cour du roi Sigismond de Luxembourg en 1395, Vlad II réussit à obtenir le trône de Valachie en 1436 seulement. Mais dès 1430 il s'était installé en Transylvanie, à Sighisoara (Schässburg), d'où il guettait une occasion favorable pour s'emparer de l'héritage paternel. C'est autour de cette dernière date qu'il faut placer la naissance de son second fils, Vlad, plus connu sous le sobriquet de Dracula. Nous ne connaissons pas le nom de sa mère ; elle était vraisemblablement une dame de la noblesse hongroise. Par ailleurs, du côté de sa grand-mère paternelle, la princesse Mara, épouse de Mircea Ier (prince de 1386 à 1418), Dracula était apparenté à nombre de grandes familles de l'aristocratie magyare.

Evincé du trône en 1442 à l'occasion d'une guerre turco-hongroise, Vlad II Dracul fut rétabli en Valachie deux ans plus tard. Ses deux fils mineurs Vlad, le futur Dracula, et son demi-frère cadet, Radu, furent envoyés comme otages chez les Turcs. Ayant choisi de faire sa paix avec les Turcs en 1477, Vlad II encourut l'ire de Jean Hunyadi qui le défit lors d'une campagne éclair au Sud des Carpates et installa un nouveau prince sur le trône valaque Vladislav II (décembre 1447).

Durant l'année 1448 les hostilités entre l'Empire ottoman et la Hongrie allèrent en s'intensifiant pour culminer avec la sévère défaite que les Chrétiens se virent infliger en octobre à Kosovo. Profitant de l'absence de Vladislav II, parti avec ses troupes combattre les Turcs, Mourad II envoya un corps expéditionnaire qui installa Dracula comme prince de Valachie. Ce premier règne ne dura que deux mois car, chassé par Vladislav II, Dracula dut se réfugier en Moldavie et ensuite en Hongrie. Ce fut finalement avec l'aide de Jean Hunyadi, l'assassin de son père, que Vlad Tepes, appuyé aussi par un parti de Bojare, occupa le trône Valaque en août 1456 lors d'une campagne où Vladislav II trouva la mort.

Le premier acte de politique étrangère du nouveau prince fut la conclusion d'un traité d'alliance avec le roi de Hongrie Ladislas le Posthume qui incluait également les Saxons de Transylvanie. Le traité avec ces derniers, en date du 6 septembre 1456, indique clairement les options politiques de Vlad : fidélité au roi Ladislas, alliance avec la Hongrie et la Transylvanie contre les Turcs, liberté de commerce en Valachie pour les Saxons, droit d'asile en Transylvanie pour le prince ne cas de nécessité, refoulement éventuel des "réfugiés politiques", etc. Se faisant, Dracula abandonnait la politique protectionniste de son devancier en accordant la priorité à l'alliance avec la Hongrie et avec les villes saxonnes de Transylvanie.

Comme prix de son alignement inconditionnel le prince valaque entendit récupérer les fiefs transylvains d'Amlas et de Fàgàras que Vladislav II s'était vu confisquer quelques années auparavant. Le Fàgàras figure dans son titre dès la fin de l'année 1456, mais pas l'Amlas devenu possession des Saxons de Hermannstadt (Sibiu).

Le long et sanglant conflit entre Vlad et les Saxons de Sibiu et de Brasov prit ses racines dans les événements immédiatement postérieurs à son accession au trône. En effet, le 10 septembre 1456, Vlad annonçait aux bourgeois de Kronstadt (Brasov) la venue d'un ambassadeur turc lui demandant le paiement du tribut (hàràg) et le libre accès en Transylvanie pour les troupes ottomanes à des fins de pillage. Dans l'impossibilité de s'opposer seul à ces exigences, Dracula demanda à ses alliés de fraîche date de lui envoyer en aide une troupe d'élite pour impressionner les Turcs et les obliger à réduire leurs prétentions. Le prince prenait Dieu à témoin "quia.... plus de bonitate vestra et stabilitate cogitamus quam nostra". Mais les Saxons n'ayant pas répondu à ces appels pressants, Vlad se vit forcer d'envoyer un de ses fils en otage et de payer tribut aux Turcs. Le montant du tribut devait atteindre la somme de dix mille ducats d'or, ce qui reflète bien la volonté de Mahomet II de faire payer cher au voïévode roumain le prix de la paix.

Ce geste fut ressenti par le roi hongrois comme un acte d'hostilité à l'égard de son pays et il se considéra délié de son serment envers Dracula. Pour leur part, les bourgeois de Brasov allaient abriter chez eux le prétendant Dan, tandis que ceux de Sibiu installeront dans l'Amlas, le fief de Dracula, un autre prétendant au trône valaque, le futur prince Vlad IV, dit le Moine (1482-1495). Un troisième prétendant, Basarab (le futur prince Basarab III, 1473-1477), se trouvait en même temps à Shighisoara (Schässburg), toujours en Transylvanie.

Cette brusque hostilité des Saxons à l'encontre de Vlad a été expliquée par les mesures protectionnistes que le prince valaque prit en faveur des villes et des marchands de Valachie. Par là, le prince roumain portait atteinte aux intérêts des marchands de Transylvanie, principalement aux Saxons de Brasov et de Sibiu qui bénéficiaient de privilèges douaniers pour les marchandises allant en et venant de Valachie. A la suite de ces mesures qui seront prises également par les successeurs de Dracula, les marchands valaques remplaceront peu à peu les Saxons comme intermédiaires dans le commerce levantin en Valachie et en Transylvanie, processus qui durera environ un siècle.

Fidèle au but qu'il s'était proposé, à savoir la récupération du fief transylvain de l'Amlas, Vlad Tepes y fit une incursion au printemps de l'année 1457 en vue de déloger le prétendant Vlad le Moine et de punir les habitants qu'il tenait pour des sujets rebelles à leur véritable seigneur. Cette action s'insérait dans une confrontation de plus grande envergure qui embrassa la Transylvanie et la Hongrie tout entière. Il s'agissait du conflit entre deux partis de la noblesse hongroise, conflit exacerbé par la mort de Ladislas le Posthume le 23 novembre 1457. Après des consultations mouvementées, la diète hongroise élut Mathias, fils cadet de Jean Hunyadi, roi le 24 janvier 1458, non sans lui imposer une rigoureuse Wahlcapitulation (contrat). Ainsi, aux termes de l'article deux, le roi était tenu d'assurer la défense du pays à ses propres frais et avec ses propres troupes ; il ne pouvait demander la levée des troupes de la noblesse laïque et ecclésiastique qu'en cas d'extrême danger : cette mesure réduisait considérablement les initiatives du nouveau roi Mathias était nommé gouverneur du pays pour cinq ans, afin d'aider le jeune roi (il n'avait pas encore 15 ans) dans la conduite des affaires.

Mais, très vite, Mathias Corvin se débarrassa de la tutelle de son oncle, dont un des "péchés" aura été son zèle immodéré pour la Croisade, action dans laquelle il désirait imiter son illustre beau-frère, Jean Hunyadi. En moins d'un an de règne, le jeune roi comprit qu'il était indispensable de récupérer la sainte couronne de Hongrie qui se trouvait entre les mains de l'empereur Frédéric III. Car, sans couronne et, par conséquent, sans couronnement, la légitimité du nouveau roi pouvait être aisément réfutée et son autorité contestée, d'autant plus qu'une bonne partie des magnats hongrois était favorable aux prétentions de l'empereur à la couronne de Hongrie, craignant avec raison la domination autoritaire de Mathias.

Face à cette menace, Mathias Corvin réagit en renouant ou en améliorant ses relations avec Brasov et Sibiu ; puis, en août, il pardonna aux Saxons tous les excès qu'ils avaient commis durant la guerre des années précédentes. En clair cela signifiait pour Mathias Corvin, mais aussi pour Vlad Tepes, l'arrêt de toute hostilité à l'égard des villes saxonnes. Mathias lui envoya en ambassade le 10 septembre 1458 Benoît de Boithor in certis factis nostris et magne importancie rebus, mais sans réussir à améliorer de manière durable les relations avec le prince valaque. Ce dernier sévit dans les années 1458-1459 contre les marchands de Brasov qui, en dépit de l'interdiction, essayaient d'atteindre le port danubien de Bràila. Cet événement, raconté dans les récits allemands et dans le poème de Michel Beheim, fut accompagné d'autres mesures de représailles que les lettres du prétendant Dan Décrivent en détail.
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MessageSujet: suite du comte de Valachie   le comte de Valachie Icon_minitimeDim 30 Sep - 15:43

Sur ces entre faits, le roi de Hongrie continuait d'attendre les subsides de Venise et du pape pour se mettre en marche contre les Turcs. Les nouvelles de Valachie -retraite de l'armée par son propre frère et qui se trouvait en butte à l'hostilité du voïévode Etienne de Moldavie ainsi qu'à celle des Saxons de Transylvanie- n'étaient pas de nature à hâter l'intervention de Mathias Corvin. Son départ de Bude eut lieu à la fin du mois de juillet, mais le roi arriva en Transylvanie seulement en septembre : peu avant le 30 il atteignit Sibiu. Cette lenteur calculée lui permit de rassembler des informations importantes et de décider, en connaissance de cause, du cours à donner à sa campagne.

Durant son long séjour à Sibiu (septembre-octobre) et à Brasov (novembre et une partie de décembre 1462), le roi de Hongrie fut informé par les bourgeois saxons de leur situation : les différentes mesures prises par Dracula à leur encontre et la fermeture de la route ont nuit au royaume tout entier, mais la présence, depuis juillet 1462, à Bràila, du prince Radu le Bel, semble avoir permis la réouverture de cette voie de commerce. En conséquence, les bourgeois saxons, les Szeklers et une bonne partie de la noblesse transylvaine avaient, bien avant l'arrivée du roi de Hongrie à Sibiu et Brasov, embrassé le parti de Radu.

Cette décision des Transylvains revêtait un poids autrement important lorsqu'il s'agissait de la contribution pécuniaire destinée au rachat de la couronne hongroise. L'alternative qui se présentait à Mathias était néanmoins délicate : d'un côté, les puissances chrétiennes lui avaient avancé des sommes importantes pour attaquer Mahomet II, qui, de son côté, appréhendait une attaque hongroise en Serbie et en Grèce, de l'autre, les villes saxonnes et la noblesse transylvaine ne manifestaient aucun enthousiasme pour attaquer les Turcs et venir en aide à Dracula, avec lequel elles avaient un contentieux très chargé. Le soutien de cette riche province, dont les revenus représentaient duo terci di questo regno il meglio selon l'ambassadeur vénitien, était vital pour le roi Mathias. Même si, au début, le jeune roi (il n'avait pas encore vingt ans) avait été séduit par l'idée d'une croisade, à son arrivée à Sibiu et à Brasov, ses intentions changèrent entièrement. Il est vraisemblable que le récit que les Saxons lui firent des représailles subies de la part du prince valaque, à l'aide d'un texte écrit, semble-t-il, représailles pour lesquelles ils demandaient réparation, a dû impressionner la sensibilité du roi.

Ces récits, vrais ou faux, poussèrent Mathias Corvin lors de sa rencontre avec Vlad, à adopter une attitude franchement hostile envers ce dernier et à le jeter en prison.

Officiellement, l'arrestation de Dracula serait due aux lettres qu'il aurait adressées au sultan Mahomet II, Mahmoud pacha et ad Thoenone dominum (probablement Etienne, prince de Moldavie), dans lesquelles le voïévode valaque se serait engagé à trahir le roi de Hongrie et à le livrer aux Turcs pour obtenir le pardon de ces derniers.

Les historiens roumains ont généralement considéré cette pièce comme un faux fabriqué par les Saxons de Transylvanie afin d'emporter la décision du roi de lâcher Dracula, auquel on colla l'épithète infamante de traître. Toujours est-il que le roi se chargea d'éliminer le prince valaque pour un temps de la vie politique.

Cette capture de Vlad donna lieu, dès janvier 1463, à des explications dont Mathias Corvin chargea ses ambassadeurs auprès de Venise et auprès du pape. La tâche délicate d'exposer le point de vue hongrois aux deux puissances incomba à l'évêque de Csànad qui présenta, à l'appui de ses dires, les textes contenant les preuves de la "trahison" et les "inhumaines cruautés" de Dracula.

Dans la réponse qu'elle lui fit le 15 janvier 1463, Venise semble avoir accepté les explications de Mathias : en effet, elle ettendait toujours le retour de son ambassadeur de Hongrie et, de plus, elle ne pouvait se permettre une enquête trop poussée car la guerre de la Sérénissime avec les Ottomans était sur le point d'éclater.

Pie II, à son tour, accepta lui aussi les explications de l'ambassadeur hongrois tout en demandant, par ailleurs, à son légat Nicolas de Modrùs (Modrussa), de se rendre à Bude et de prendre des renseignements directement de la bouche du roi de Hongrie.

Rassuré de ce côté, Mathias Corvin put se consacrer à son but principal qui était, plus que jamais, le rachat de la couronne et la conclusion d'un traité avec Frédéric III. Une délégation hongroise forte de 3 000 cavaliers se présenta à la mi-juin à Wiener Neustadt, en apportant les 80 000 ducats nécessaires à la transaction. Le traité fut conclu le 19 juillet 1463, l'argent versé cinq jours plus tard et la couronne apportée à Bude en grande pompe dans le courant du mois d'août.

Mathias Corvin fut couronné roi de Hongrie le 29 mars 1464 après une campagne victorieuse en Bosnie. Mais la joie du couronnement passée, de nouveaux soucis vinrent assaillir le jeune roi : la reconquête de la Bosnie par Mahomet II et la mort de Pie II. En mourant, le 15 août 1464, le pape avait enjoint aux Cardinaux de poursuivre la croisade et d'envoyer au roi de Hongrie les 40 000 ducats promis pour cette année là. Ce dernier reçut la somme, mais la croisade fut abandonnée. Et, à la suite de la réoccupation turque de la Bosnie, le nouveau pape Paul II (le Vénitien Pierre Bardo) reprocha, dès 1465, au souverain hongrois, d'avoir utilisé dans son propre intérêt l'argent destiné à la croisade. Ces accusations rejoignaient tant celles de Frédéric III que celles de la Sérénissime qui n'avaient pas tardé à voir clair dans le jeu du roi de Hongrie.

En tout cas, pendant dix ans, Mathias Corvin ne prit aucune initiative vis-à-vis du Grand Turc. Ce n'est qu'en 1475 qu'il entendit se consacrer de nouveau aux problèmes ottomans : dans ce but, il convoqua la diète hongroise à Bude, le 24 avril, pour faire lever un impôt d'un florin d'or par foyer, afin de reprendre la lutte contre les Turcs. Il demanda également des subsides au pape Sixt IV et à Venise, s'assura l'alliance des bourgeois de Sibiu en leur confirmant les privilèges de commerce et, avec la même intention, fit des donations à ceux de Bistrita, dans le nord de la Transylvanie.

De son côté, Mahomet II choisi la même année pour attaquer et conquérir, en juin, les colonies italiennes de Crimée, notamment Caffa, Tana et Théodoro-Mangoup, principauté alliée à la Moldavie. Mais, fait plus grave encore et de portée incalculable, la suzeraineté de la Porte s'étendit sur le Khanat tatar de Crimée, appelé à devenir un allié terriblement efficace de la politique ottomane en Europe orientale. Cette manoeuvre d'encerclement obligea Etienne le Grand, le prince de Moldavie, à conclure avec Mathias Corvin, le 12 juillet 1475, un traité d'alliance dirigé contre les Turcs. Le prince moldave jurait fidélité à la couronne hongroise et s'engageait à venir en aide au roi contre quiconque, à l'exception du roi de Pologne.

Restait encore à entraîner la Valachie dans l'alliance anti-Ottomane : dans ce but, Mathias Corvin installa Vlad Tepes en Transylvanie, près de Cluj, et lui versa une pension de 200 florins. Dracula y resta jusqu'à la fin de l'année suivante, car le roi de Hongrie hésitait à lui rendre le trône de Valachie : en effet, le prince Basarab III Laiotà (1473-1474, 1475-1476) avait fait sa paix avec Mathias et se trouvait en bonnes relations avec les Saxons, tout en payant tribut aux Turcs. Dans l'attente d'un moment favorable pour réaliser ses plans, Dracula reprit du service dans l'armée hongroise.

Voici pourquoi ses premiers faits d'armes depuis qu'il avait retrouvé la liberté, Vlad les accomplit dans la campagne d'hiver de Mathias Corvin contre Sabac (janvier-février 1476). La lettre du nonce, le minorite Gabriele Rangoni, évêque d'Erlau (Eger), adressée au pape le 7 mars 1476 contient des détails vivants sur l'attaque et la conquête de Srebrnica, de Kuslat et de Zwornik.

La réplique de Mahomet II ne se fit pas attendre. A la tête d'une forte armée, le sultan entrait en campagne contre la Moldavie au mois de mai 1476. L'action du sultan devait se conjuguer avec celle des Tatars de Crimée et des Valaques de Basarab III. Face à ce déploiement de forces, la Moldavie se trouva seule. En vain Venise enjoignit à son ambassadeur à Bude de tout mettre en oeuvre afin de déterminer le roi de Hongrie à se porter sans retard à la rescousse d'Etienne le Grand. L'armée massée en Transylvanie sous les ordres du voïévode de cette province, Etienne Bathory, et de Vlad Tepes, forte de trente mille hommes, arriva trop tard en Moldavie pour empêcher la défaite du prince moldave le 26 juillet 1476 à Valea Albà (Razboieni). Néanmoins les troupes hongroises et transylvaines contribuèrent à l'élimination des Turcs dispersés à travers le pays, et le chroniqueur autrichien Jacob Unrest attribue à "Trackhel Weyda" une victoire remportée sur le Siret vers le 15 juillet.

La campagne pour l'installation de Vlad sur le trône de Valachie eut lieu la même année, en octobre-novembre. Comme gage de ses bonnes intentions à l'égard des Saxons de Transylvanie, Dracula confirmait le 7 octobre 1476 aux bourgeois de Brasov la liberté totale de leur commerce en Valachie, en renonçant au droit d'étape et de dépôt, qu'il appelle, en slavon, skala, du latin scala "escale". Après un siège de plusieurs jours, Vlad occupa Târgoviste, la capitale valaque, d'où il annonça, le 8 novembre, sa victoire sur Basarab III. Bucarest, la deuxième capitale, fut occupée le 16 du même mois. Le 4 décembre, de Bude, Mathias Corvin faisait savoir à Gabriele Rangoni, légat papal et évêque d'Erlau (Eger), la victoire de "ses capitaines", Dracula et Etienne Bathory.

Cependant, ce troisième règne de Vlad allait finir tragiquement. Vers Noël, Bassarab III revint avec l'aide des beys turcs du Danube, et, dans la bataille qui s'ensuivit, Dracula fut "taillé en pièces", selon les dires d'un contemporain, et sa tête fut portée à Mahomet II. La garde de deux cents hommes, laissée par Etienne le Grand pour la protection personnelle de Vlad, fut décimée -seule une dizaine de soldats en réchappèrent-, mais les pertes totales durent être plus importantes (quatre mille hommes, d'après Leonardo Botta, l'envoyé du duc de Milan à Venise).

On ne connaît pas le tombeau de Vlad. La tradition veut qu'il ait été enseveli au couvent de Snagov situé dans une île au beau milieu d'un lac proche de Bucarest. Au siècle dernier, les moines montraient encore aux visiteurs une pierre tombale, dont l'inscription était complètement effacée. Cette pierre, encastrée dans le dallage de l'église, se trouve encore aujourd'hui devant les portes royales de l'iconostase. Les moines de Snagov ajoutaient qu'on l'avait placée là afin qu'elle fût foulée aux pieds par les célébrants au cours des offices. L'âme pécheresse du défunt trouvait ainsi quelque allègement aux peines éternelles auxquelles elle était condamnée.
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MessageSujet: photos du comte Dracula   le comte de Valachie Icon_minitimeDim 30 Sep - 15:46

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MessageSujet: vlad tepes   le comte de Valachie Icon_minitimeVen 5 Oct - 19:36

hummmmmmmm ca sent le copier coller tout ca ^^
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MessageSujet: Re: le comte de Valachie   le comte de Valachie Icon_minitime

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